Immobilier : bilan 2017 et perspectives 2018

Ref : Defrénois 25 janv. 2018, n° DEF132r1, p. 11

Me Thierry Thomas, notaire et président de l’Institut notarial de droit immobilier (INDI), Mes Frédéric Violeau et Laurent Rose, notaires et membres de l’INDI, et Me Thierry Delesalle, notaire à Paris, ont présenté le bilan de l’année immobilière 2017 et tracé les premières tendances de 2018.

Les travaux ont été ouverts par MAntoine Dejoie, membre du bureau du CSN.

Volume des ventes

Le volume des transactions immobilières continue de croître, confirmant la reprise amorcée depuis début 2015.

Celui des ventes de logements anciens est estimé à 952 000 à fin septembre 2017, soit + 15,5 % sur 1 an, plus haut niveau jamais enregistré :

  • en hausse de 15,1 % sur 1 an en Île-de-France (181 900 ventes) ;

  • et de 15,6 % en province (770 100 ventes).

En Île-de-France comme en province, ce volume est plus élevé que celui constaté en moyenne entre 1999 et 2007.

L’âge moyen des acquéreurs est de 45 ans. La part des acquéreurs de moins de 30 ans est en progression.

Prix des appartements anciens

Au 3e trimestre 2017, les prix des appartements anciens progressent de 5,1 % sur 1 an. Cette reprise, amorcée depuis le 2e trimestre 2016, s’accentue chaque trimestre.

Cette augmentation est plus forte en Île-de-France (+ 5,8 % sur 1 an) qu’en Province (+ 4,5 % sur 1 an).

Prix des maisons anciennes

Sur une année, les prix des maisons anciennes continuent de se redresser (+ 3,1 % entre les 3es trimestres 2016 et 2017).

Contrairement aux appartements, cette progression est légèrement plus accentuée en province (+ 3,1 %) qu’en Île-de-France (+ 2,7 %).

Les prix au 3e trimestre 2017 restent en deçà des niveaux du 4e trimestre 2011, aussi bien en province qu’en Île-de-France.

Type de bien par budget

Avec un budget de 150 000 €, un acquéreur peut opter pour un appartement de 2 pièces à Nice ou de 3 pièces à Franconville. Il peut également prétendre à une maison de 4 pièces à La Roche-sur-Yon ou de 3 pièces aux Mureaux.

Avec un budget de 250 000 €, il pourra jouir d’un appartement de 3 pièces à Strasbourg ou d’une maison de 4 pièces à Villeneuve-le-Roi.

Enfin, pour 500 000 €, un acquéreur peut disposer d’un appartement de 4 pièces à Lyon ou à Versailles, ou d’une maison de 6 pièces à Nantes ou à Bussy-Saint-Georges.

Prix par ville

Le prix au m² médian sur un an des appartements anciens sur les 9 premiers mois de l’année 2017 dans les villes de province de plus de 150 000 habitants est orienté à la hausse (entre + 1 % et + 12 %).

Dijon, le Havre et Saint-Étienne sont les seules villes à enregistrer une légère baisse des prix sur 1 an.

À Toulon et à Reims, les prix se stabilisent.

Les prix au m² médians sont compris entre 890 € à Saint-Étienne et jusqu’à 3 590 € à Bordeaux. Cette dernière rejoint ainsi Nice en tête de classement.

Le marché des maisons anciennes est orienté à la hausse comme en 2016. Seules les agglomérations de Nice, Grenoble et Strasbourg affichent une relative stabilité des prix.

Nantes et Bordeaux se distinguent avec des hausses respectives de + 8 % et + 10 %.

Les prix de vente médians sont compris entre 170 000 € au Havre et jusqu’à 465 600 € à Nice.

Le Havre, Saint-Étienne et Lille continuent d’afficher, comme en 2016, des prix inférieurs à 200 000 €.

Les investisseurs étrangers

En moyenne, sur la période 2006-2016, la part des transactions réalisées sur le marché des logements anciens, par des acquéreurs étrangers, en France métropolitaine représente 6 %. La part des transactions réalisées par des acquéreurs étrangers non-résidents est de 2,1 %.

Les Britanniques, les Italiens et les Belges représentent près de 60 % des acquéreurs étrangers non-résidents. Les Britanniques à eux seuls en constituent quasiment le tiers.

Les acquéreurs étrangers non-résidents restent attirés par les départements ruraux du Centre-ouest et du Sud-ouest ainsi que par les Alpes et la Côte d’Azur.

En Provence, Côte d’Azur et Corse, les Italiens non-résidents investissent principalement dans l’ancien, sur le marché des petits appartements. À l’inverse, les Britanniques et les Scandinaves sont davantage présents sur le marché des grandes maisons.

En Île-de-France, la part des acquéreurs étrangers résidents sur la période 2006-2016 est de 8,2 % et seulement 0,9 % pour les étrangers non-résidents.

Perspectives pour 2018

Selon Me Delesalle, l’effet Brexit pourrait avoir une incidence sur les prix, notamment à Paris, avec le retour des Français de Londres.

MThomas ajoute que les taux devraient continuer de baisser. En outre, selon lui, l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), destiné à remplacer l’ISF, pourrait avoir un impact mais qui resterait limité.

Enfin, la tendance 2018 semble aller vers une stabilisation du marché au niveau des volumes, mais pas forcément des prix.

Rédaction Lextenso

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