Les gains d’espérance de vie se concentrent désormais aux âges élevés. En 2017, l’espérance de vie à la naissance est de 85,3 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes. Elle a très fortement augmenté depuis 1947, mais croît à un rythme plus modéré depuis quelques années. En revanche, l’espérance de vie aux âges élevés, peu dynamique avant les années 1980, augmente à un rythme plus soutenu depuis.
L’espérance de vie à 80 ans augmente de 1,8 an pour les femmes entre 1947 et 1982, puis de 3,1 ans entre 1982 et 2017. Pour les hommes, elle progresse de 1,2 an entre 1947 et 1982 et de 2,7 ans entre 1982 et 2017. Ainsi, dans les conditions de mortalité de 2017, les femmes de 80 ans peuvent espérer vivre encore 11 ans en moyenne et les hommes 9 ans.
La hausse de l’espérance de vie à 60 ans est continue pour les femmes (environ + 4,5 ans), et s’est accélérée pour les hommes (+ 2,1 ans entre 1947 et 1982 ; + 5,5 ans entre 1982 et 2017). En 2017, elle a atteint 27,5 ans pour les femmes et 23,2 ans pour les hommes.
Entre 1947 et 1997, les gains d’espérance de vie sont surtout dus à la baisse de la mortalité infantile. En 50 ans, l’espérance de vie à la naissance des femmes passe de 66,7 ans à 82,3 ans, soit une augmentation de 15,6 ans. La baisse de la mortalité infantile joue un rôle majeur, contribuant à augmenter l’espérance de vie à la naissance de 4,4 ans, soit plus 1/4 de la hausse sur la période. Les gains sont plus marqués après 60 ans (+ 1,8 an entre 60 et 69 ans, + 2,4 ans entre 70 et 79 ans et + 1,7 an après 80 ans).
Pour les hommes, l’espérance de vie à la naissance est passée de 61,2 ans en 1947 à 74,6 ans en 1997, soit une progression de 13,4 ans. Encore plus que pour les femmes, la baisse de la mortalité infantile est le principal moteur de cette évolution ; elle contribue à gagner 5,1 ans, soit près de 40 % de la hausse de l’espérance de vie.
Depuis 20 ans, les gains d’espérance de vie sont dus à la baisse de la mortalité aux âges élevés, surtout pour les femmes. Entre 1997 et 2017, l’espérance de vie des femmes augmente de 3 ans, soit un gain annuel de 0,15 année par an, 2 fois moins qu’entre 1947 et 1997 (+ 0,31 année par an). La baisse de la mortalité aux âges élevés, après 70 ans, explique les 2/3 du gain.
Pour les hommes, entre 1997 et 2017, l’espérance de vie augmente de 4,9 ans (+ 0,24 année par an, après + 0,27 année pour la période 1947-1997). Cette progression est, comme pour les femmes, fortement due à la baisse de la mortalité aux âges élevés (+ 2 ans d’espérance de vie grâce au recul de la mortalité après 70 ans), mais pas seulement. La baisse de la mortalité avant 40 ans, et notamment de la mortalité violente des jeunes, joue plus fortement pour les hommes que pour les femmes. Grâce à ce recul, les hommes gagnent 0,9 an d’espérance de vie à la naissance, contre seulement 0,4 an pour les femmes. Entre 40 et 69 ans, la mortalité diminue également et, de ce fait, les hommes gagnent encore 1,9 an d’espérance de vie, contre seulement 0,6 année pour les femmes.
Entre 2012 et 2017, les gains d’espérance de vie des femmes ralentissent et se concentrent après 80 ans. Depuis quelques années, l’espérance de vie croît à un rythme moins élevé. L’espérance de vie des femmes à la naissance n’a crû que de 0,4 an entre 2012 et 2017, soit + 0,08 année par an. Pour les hommes, la croissance est de 0,9 an, soit une hausse de 0,18 année par an.
Pour les femmes, la progression de l’espérance de vie se concentre désormais aux très grands âges. Près de 80 % des gains viennent de la baisse de la mortalité après 70 ans, et 60 % du recul de la mortalité après 80 ans. Pour les hommes, la hausse est moins concentrée aux âges élevés : 45 % des gains viennent de la baisse de la mortalité après 70 ans. Ils sont également importants entre 50 et 59 ans (1/4 d’entre eux).
INSEE Focus n° 157, 12 juin 2019, par Papon S., division Enquêtes et études démographiques