L’attention de la ministre chargée du Logement a été attirée sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) projeté, préalable à l’obtention d’un prêt à taux zéro (PTZ) dans l’immobilier ancien « énergivore ».
La ministre indique que dans le cadre des accords de Paris sur le climat, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet objectif a été transcrit dans la loi Énergie Climat à l’été 2019. À cette fin, dès l’automne 2019, l’ensemble des dépenses fiscales relatives au logement ont été passées en revue afin de déterminer lesquelles pouvaient être soumises à un critère de performance énergétique, l’objectif étant que l’argent public ne finance plus l’acquisition de logements excessivement énergivores (classe énergétique F ou G).
Le prêt à taux zéro (PTZ) ancien avec travaux, avec d’autres dispositifs tel que le Louer Abordable, a été identifié comme pouvant faire l’objet d’une mesure d’éco-conditionnalité rapidement opérationnelle. Le décret et l’arrêté du 6 janvier 2020 (Defrénois flash 20 janv. 2020, n° 154k1, p. 13) prévoient donc que, depuis le 1er janvier 2020, le PTZ ancien avec travaux est soumis à un critère de performance énergétique : la consommation conventionnelle d’énergie primaire après travaux du logement financé doit être inférieure ou égale à 331 kWh/m2. Pour justifier du respect de ce critère, si le logement ne le respecte pas déjà, l’acquéreur peut évaluer la consommation conventionnelle en énergie projetée après travaux en réalisant soit un diagnostic de performance énergétique (DPE), soit un audit énergétique.
Dès la mise en place de ce nouveau dispositif, les services du ministère chargé du Logement ont informé les organisations professionnelles des diagnostiqueurs immobiliers de cette évolution réglementaire. Néanmoins, il n’est pas exclu que le contexte n’ait pas permis à tous les diagnostiqueurs d’investir pleinement le sujet : durement touchés par la crise sanitaire et économique, ils semblent s’investir en priorité sur le respect des obligations qui leur sont imposés depuis le 1er janvier 2020 pour conserver leur certification, qui leur impose notamment d’atteindre un objectif de réalisation de « DPE obligatoires (vente ou location) ». La discussion avec les professionnels va donc se poursuivre, afin de les sensibiliser aux spécificités du PTZ ancien avec travaux et s’assurer qu’ils ne rencontrent aucune difficulté pour mettre en œuvre cette mesure.
Les emprunteurs peuvent également choisir de réaliser un audit énergétique en vue d’obtenir un PTZ ancien. Un audit énergétique est un document plus fourni qu’un DPE, qui formule des recommandations plus précises et permet d’accompagner davantage les ménages dans la rénovation énergétique de leurs logements. Son coût est effectivement plus important qu’une évaluation énergétique réalisée selon la méthode du DPE, mais il permet aux ménages d’engager les travaux les plus adaptés à leurs situations. Il convient de noter que de tels audits peuvent bénéficier d’une subvention via « MaPrimeRénov », et que le reste à charge, comme le coût du DPE projeté après travaux, est intégralement finançable par le PTZ.
Enfin, il semble important de rappeler que que la loi Énergie Climat prévoit que dès 2022, lors de la mise en vente d’un logement de catégorie F ou G, le vendeur devra obligatoirement produire pour l’acquéreur un audit énergétique en plus du DPE, ce qui simplifiera les démarches pour l’acquéreur d’un logement via un PTZ ancien avec travaux.
Rép. min. n° 30414 : JO Sénat, 29 sept. 2020, p. 6715, Dive J.