Entre 2014 et 2017, 18 % des habitants de France métropolitaine ont déménagé au moins une fois. Ils sont plus d’un tiers (35 %) lorsque leur ménage a connu au cours de cette période un changement de composition (naissance d’un enfant, mise en couple ou séparation). Les jeunes et les locataires sont les plus mobiles.
Accès à la propriété. 12 % des adultes qui n’étaient pas propriétaires en 2014 le sont devenus trois ans plus tard. Devenir propriétaire de sa résidence principale motive ainsi certains déménagements. L’accès à la propriété se réalise essentiellement avant 50 ans. Dans les ménages dont la personne de référence a 50 ans ou plus, seuls 6 % des adultes sont devenus propriétaires occupants entre 2014 et 2017 ; ils sont 20 % lorsque la personne de référence est âgée de moins de 40 ans.
Seulement 4 % des personnes modestes sont devenues propriétaires, soit 5 fois moins que les personnes aisées (23 %). En raison de leur niveau de vie généralement plus faible ou du niveau plus attractif des loyers, les locataires du secteur social accèdent 3 fois moins souvent à la propriété que ceux du secteur libre.
Difficultés de logement. Près de 3 personnes sur 10 ont été confrontées, au moins une année en 2014 ou en 2017, à des difficultés de logement (défaut d’équipement de chauffage ou d’isolation, ou encore mauvaise adaptation du logement à ses occupants).
Pour plus d’un tiers d’entre elles (10 %), ces difficultés se manifestent de façon durable. Les personnes ayant déménagé entre 2014 et 2017 connaissent plus souvent des difficultés de logement au moins une des deux années (38 %). Mais pour la plupart d’entre elles, cette situation est plutôt transitoire et seule une minorité (6 %) y est confrontée à la fois en 2014 et en 2017.
Ainsi, la mobilité s’accompagne nettement plus souvent d’une amélioration des conditions de logement que l’inverse : c’est le cas pour 23 % des personnes mobiles durant cette période, même si 9 % des résidents qui ont déménagé connaissent des difficultés de logement en 2017 et pas en 2014.
Ces difficultés concernent davantage les ménages les plus jeunes. Elles diminuent ensuite avec l’âge, à mesure que le niveau de vie augmente. Pour ces jeunes ménages, les difficultés sont plus souvent transitoires, car leur mobilité est plus importante.
Enfin, les difficultés sont plus présentes dans l’unité urbaine de Paris, en particulier les nuisances sonores (voisinage ou environnement extérieur) et le surpeuplement.
Près de la moitié (45 %) des personnes modestes connaissent des difficultés de logement en 2014 ou en 2017, soit 3 fois plus que les personnes aisées (16 %). La persistance de ces difficultés conforte ces inégalités : pour 20 % des personnes modestes, elles sont durables, soit presque 4 fois plus souvent que pour les personnes aisées (6 %).
Les locataires et les familles monoparentales sont les plus touchés (1 personne sur 4 en 2014 et en 2017), eu égard notamment à un niveau de vie moyen plus faible.
Le surpeuplement. Il a fortement baissé depuis le milieu des années 1980 et jusqu’au milieu des années 2000 (passant de 16 % des ménages en 1984 à 8 % en 2006), avec l’augmentation des surfaces des logements et la diminution de la taille des ménages.
Cependant, il touche certaines populations, de façon plus marquée encore que les difficultés de logement dans leur ensemble. Ainsi, les personnes modestes sont 7 fois plus nombreuses que les personnes aisées à vivre dans un logement surpeuplé.
Les personnes mobiles sont touchées de façon plus ponctuelle : 1 sur 5 est concernée, dont ¼ durablement. Déménager n’implique toutefois pas toujours de pallier le surpeuplement : un déménagement se traduit aussi souvent par une amélioration que par une dégradation ponctuelle face au surpeuplement. Seul ¼ d’entre eux vit durablement dans un logement surpeuplé. Les ¾ restants connaissent à parts égales, soit une amélioration, soit une dégradation ponctuelle face au surpeuplement.
Les familles monoparentales vivent 2 fois plus souvent dans un logement surpeuplé que les couples avec enfants, 5 fois plus que les personnes seules et 15 fois plus que les personnes en couple sans enfant.
Dans l’unité urbaine de Paris, où le coût du logement est plus élevé, les logements sont également plus souvent surpeuplés (dans une proportion 2 fois supérieure à la moyenne nationale).
Enfin, les locataires, plus présents dans les grandes unités urbaines, sont également nettement plus concernés que les propriétaires, notamment ceux du secteur social.
Source : INSEE Première n° 1743, mars 2019