Le notaire, un témoin privilégié de l'évolution de la parentalité

Entretien avec Pierre Dauptain, notaire et essayiste

Vous venez de publier un essai sur l'évolution de la parentalité des années 60 à nos jours. En votre qualité de notaire, et donc d’observateur privilégié des mouvements de la société, quels sont vos deux principaux constats ?

Pierre Dauptain. Je constate tout d’abord que l’évolution de la parentalité s’inscrit dans une société où, petit à petit, les différences ont, dans tous les domaines, tendu à s’effacer. Par exemple, sous l’influence du féminisme, les années 70 ont vu apparaître non seulement la mode unisexe mais surtout l’accès des femmes au marché du travail, puis à des emplois jusque-là réservés aux hommes. Sous l’effet de la mondialisation, les villes du monde entier ont fini par proposer les mêmes enseignes. Et politiquement, l’élection d’Emmanuel Macron a marqué l’aboutissement d’un mouvement d’effacement des différences entre la gauche et la droite observé depuis quelques temps, que la loi Macron elle-même, loi de droite votée par la gauche, avait annoncé.

Parallèlement, cet effacement des différences a été au cœur de l’évolution du droit de la parentalité et ce, au nom de la recherche de l’égalité et de la lutte contre les discriminations. Au début des années 70, la reconnaissance de l’enfant adultérin a été autorisée et l’on a attribué à l’enfant naturel simple les mêmes droits héréditaires qu’à l’enfant légitime. Au début du 21e siècle l’enfant[...]

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